Nicolas Joseph CUGNOT, 
une vie, ce que nous en savons

24 octobre 1648
Par les traités de Westphalie, le Saint Empire Romain Germanique cède à la France, les trois évêchés de Metz, Toul et Verdun.
Le bourg de VOID, dépendant de l'évêché de TOUL, est rattaché au royaume de France.
Anonyme, Maison natale de Nicolas-Joseph Cugnot, rue Notre-Dame à Void, Photographie, avant 1988.
26 février 1725
Naissance de Nicolas Joseph Cugnot à Void, (actuellement Void-Vacon, bourg du sud meusien).
Il est l’aîné d’une fratrie de treize enfants, tous nés à Void, dans un milieu de notables.
Son père est procureur fiscal en la prévôté de Void en 1729.
Acte de baptême, Nicolas Joseph Cugnot, Void E dépôt 440 (1 E 5) - 1721-1730, Archives départementales de la Meuse.
Entre 1725 et 1749
Il aurait effectué ses études au collège de bénédictins du Breuil à Commercy. 
La tradition dit qu’« Il fut remarqué très tôt pour ses dispositions pour les mathématiques et le dessin ».

Lors des recherches dans les archives, aucun document concernant sa jeunesse, son éducation et sa formation en génie civil n’a été trouvé.
Entre 1749 et 1752
Cugnot est admis dans la brigade du Génie des Pays Bas Autrichiens (1) où il sert comme « Conducteur de travaux ». Il est sous la protection du prince Charles-Alexandre de Lorraine, gouverneur général des Pays-Bas, qui lui attribue une solde (2).
1) Territoires correspondant à la Belgique et au Luxembourg actuels.
2) Salaire d’un militaire.
Martin de Meytens, Charles-Alexandre de Lorraine, Gravure, Bibliothèques de Nancy.
Une place de sous-lieutenant étant vacante en 1752, le prince Charles-Alexandre de Lorraine 
recommande Cugnot à son frère François Ier, empereur d’Autriche.
Charles de Lorraine, lettre du 5 juin 1752, Extrait de l’original, Alain Petiot Traduction, Archives Vienne (Autriche)
Chargé de la réorganisation du corps des ingénieurs militaires de l’armée autrichienne, Charles-Alexandre de Lorraine, écrit de Bruxelles à Vienne : 

« Pour le remplacement du sous-lieutenant Steler, il se trouve chez moi un individu nommé Cugnon (sic) natif du duché de Bar, âgé de 27 ans : ce Cugnot qui a beaucoup de connaissances en physique, géométrie, architecture militaire, mécanique, à la fois théoriques et pratiques, a de plus une bonne conduite et est de bonne volonté, et fait preuve par-dessus tout d’une application extraordinaire. Je l’ai gardé depuis longtemps auprès de moi et je l’ai soldé moi-même, avec l’intention de l’intégrer dans le corps dès la première occasion et je serais d’avis de lui donner la place de sous-lieutenant de Jamez et de compléter la brigade avec un sujet plus jeune. Je laisse toute fois le Conseil de guerre Impérial faire la proposition à sa Majesté Impériale et prendre la décision ... »
28 juin 1752
Cugnot est nommé sous-lieutenant dans l’armée autrichienne.
Au cours de son séjour à Bruxelles Cugnot, « proposa de construire un véhicule mû par la vapeur. Il essaya de réaliser son projet en 1752 et 1754, mais sans succès semble-t-il. »
Alain Petiot, Les Lorrains et les Habsbourg, Tome 1, pages 145 à 147, 2015, Éditions Mémoires & Documents, Aix-en-Provence.
1758
Cugnot participe à la guerre de 7 ans entre l’Autriche et la Prusse (1756-1763). Il est placé sous le commandement de Jean-Baptiste Vaquette de Gribeauval, maréchal de camp, mis à la disposition de l’armée autrichienne par le roi Louis XV pour la durée de la guerre.
Anonyme, Jean-Baptiste Vaquette de Gribeauval, dessin, non daté.
1762
Il donne l’invention d’une nouvelle fixation sur un trépied d’une planchette servant aux relevés topographiques sur le terrain, « d’une si grande utilité qu’elle a été adoptée par les Ingénieurs du Royaume » (de France).
D’après le prince de Montbarrey, ministre de la guerre, Mémoire pour l’obtention d’une pension au sieur Cugnot, 1779, Archives du musée de l’Artillerie de Draguignan.
D Puille, Cours d’arpentage, dessins, p143, Gallica.bnf.fr
1763
Cugnot rentre à Paris où il enseigne les mathématiques à l’Arsenal (1) et développe son projet de « Véhicule militaire actionné par le feu ». Son idée est de remplacer les chariots utilisés dans l’artillerie par une « Voiture à feu » ou « Cabriot », autrement dit un chariot sans chevaux !
(1) dépôt de matériel militaire et d’armes.
1766
Il rédige et fait éditer, « avec approbation et privilège du Roi », un premier ouvrage de technologies militaires, en deux tomes :
« ÉLÉMENS de L’ART MILITAIRE  ancien et moderne », qu’il signe : « Par M. CUGNOT, ancien Ingénieur au Service de S.M.I.R. & A. » (2)
(2) Sa Majesté Impériale Royale & Apostolique.
M Cugnot, Élémens de l’Art Militaire (en 2 tomes), Paris, in-12°, 1766 , Bibliothèque Le Fardier de Cugnot
1769
Il rédige et fait éditer un deuxième ouvrage de technologies militaires :
« LA FORTIFICATION de CAMPAGNE » qui est traduit en allemand et publié à Berlin en 1773.
M Cugnot, La Fortification de Campagne,
Paris, in-12°, 1769, gallica.bnf.fr
1769/1771
En 1769, Cugnot a déjà commencé la construction d’un Fardier.
« ... M Cugnot a eu l’ordre de M le Duc de Choiseul (ministre de la guerre) (de continuer) d’exécuter en petit sa machine aux frais du Roi. »
J-B de Gribeauval, Extrait du mémoire au marquis de Monteynard, ministre de la Guerre, Paris 2 juillet 1771, Archives de l’Artillerie de Draguignan.
« Mise en expérience en présence de ce Ministre (Choiseul), du Général Gribeauval (... ). Cette épreuve ayant fait juger que la machine exécutée en grand pourrait réussir, l’ingénieur Cugnot eut ordre d’en faire construire une nouvelle, ... », en grand.
L.-N. Rolland*, Extrait du rapport au général Louis-Alexandre Berthier, ministre de la Guerre, Paris 24 janvier1800, Archives de l’Artillerie de Draguignan
*Commissaire Général de l’Artillerie et Ordonnateur des Guerres.
En 1770, Cugnot construit un deuxième Fardier.
En juillet 1771, « Cette voiture est à l’Arsenal de Paris ; Elle est exécutée et païée (payée); on attend les ordres du Ministre pour en faire l’essai et pour continuer ou abandonner les recherches sur cette nouvelle invention.»
J-B de Gribeauval, Extrait du mémoire au marquis de Monteynard, ministre de la Guerre, Paris 2 juillet 1771, Archives de l’Artillerie de Draguignan.
La deuxième voiture de N.J. Cugnot ne sera jamais essayée officiellement et restera à l’état de projet. Elle sera remisée sous un couvert de l’Arsenal et oubliée pendant 30 ans puis entrera au Conservatoire des Arts et Métiers de Paris le 17 février 1800, où elle est toujours visible au public.
Fin 1775
Nouveau ministre de la guerre (1775 - 1777), le comte de Saint-Germain réforme l’armée royale et instaure douze nouvelles écoles royales. Cugnot est chargé de composer un cours (1) pour l’usage des élèves de ces écoles militaires.
(1) Réforme du règlement d’exercice et de manœuvre de l’armée royale.
N.J Cugnot, lettre de remerciement au Comte de Saint-Germain, pour s’occuper de la rédaction du cours, 1776, Archives du musée de l’Artillerie de Draguignan
1778
Il rédige et fait éditer un troisième ouvrage de technologies militaires :
« THEORIE DE LA FORTIFICATION » dans lequel il décrit une nouvelle planchette et la manière de s’en servir.
M Cugnot, Théorie de la fortification, Paris, in-12°, 1778 books.google.fr
1779
Nicolas Joseph Cugnot obtient un brevet d’une pension annuelle de 600 livres.
« Le sieur Nicolas-Joseph de Cugnot, ingénieur mécanicien à Paris, né (...) laquelle pension a été accordée sur le trésor royal le 6 novembre 1779, en considération des découvertes qu’il a faites pour le service de l’artillerie ».
Brevet de pension royale, fait à Versailles 1er décembre 1779, Archives du musée de l’Artillerie de Draguignan
1792
Craignant les révolutionnaires, Cugnot émigre à Bruxelles, peut-être chez son frère Jean-Claude, lieutenant d’artillerie dans l’armée autrichienne. Il perd sa pension, supprimée par la révolution.
1800
Cugnot rentre à Paris, peut-être en 1798. 

En 1800, « Parvenu à l'âge de 75 ans, Cugnot ne peut plus faire usage de ses talents et il manque du nécessaire. En conséquence nous croyons que l'Institut (1) doit opiner pour la conservation de la petite pension sur laquelle il est consulté par le Ministre. 
Fait à l'Institut, le 21 thermidor an VIII (09 août 1800). 
Signé : Lalande, Messier, Prony. » 

Le ministre de l’intérieur du Consulat, Lucien Bonaparte, rétablit sa pension et la porte à 1 000 francs, sur recommandation de l’Institut.
(1) l’Institut de France, créé le 25 octobre 1795 par la Convention, contribue au perfectionnement et au rayonnement des lettres, des sciences et des arts.
02 octobre 1804
Nicolas Joseph CUGNOT meurt à Paris, rue de Tournon, à 79 ans, célibataire et sans descendance.
Il n’existe AUCUNE INDICATION DU LIEU DE SÉPULTURE,
ni AUCUN PORTRAIT de Nicolas Joseph CUGNOT.

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